Kyoto pour les paresseux (ou presque)

Miniature_kyoto

On entame notre deuxième semaine au Japon qu’on voulait à la base plus calme, plus posée après avoir crapahuté dans Tokyo comme des petits fous et pris un bol d’air aux pieds du Mont Fuji. Mais ça, c’était sans compter sur notre soif d’aventure et la volonté de découvrir un maximum de chose. C’est tout de même avec un rythme moins soutenu que nous avons exploré Kyoto, deuxième plus grande agglomération du Japon.

Kyoto est l’ancienne capitale du Japon et fait partie des lieux les plus touristiques du pays. Elle regorge de vestiges datant d’une autre ère: des milliers de temples ont été bâtis dans cette ville. Ce sont les principaux sanctuaires que nous sommes venus voir ici, les plus connus et aussi les plus beaux. Après six jours au coeur de l’immense Tokyo, nous avions envie de découvrir un Japon plus traditionnel, et de ce fait, tenter l’expérience de dormir dans un ryokan: un logement typique japonais. On vous explique…

Dormir dans un ryokan dans la campagne de Kyoto

Après un trajet de nuit en bus depuis Tokyo, nous arrivons la tête en vrac due au manque de sommeil à Kyoto où nous nous dirigeons vers la gare pour prendre un autre bus qui nous mènera à notre ryokan: le Yamazaki, situé dans le quartier d’Ukyo Ward dans le nord de la ville.

[ Petit aparté: nous avions choisi de prendre un bus de nuit plutôt que le train pour relier Tokyo à Kyoto. Une solution beaucoup moins chère et plutôt « confortable » quand on a testé les bus de nuit d’Asie du sud-est 😉 ]

Pas si facile de se repérer dans la gare des bus de Kyoto, mais les japonais font preuve d’un grand altruisme et nous indiquent le bon chemin, car depuis un moment nous étions du mauvais côté du trottoir… S’ensuit alors un trajet d’une heure environ jusqu’au nord de Kyoto que nous observons à travers les vitres. La ville est plus petite que Tokyo, les gratte-ciel moins hauts. On s’éloigne de plus en plus des immeubles pour arriver en plein campagne japonaise. Au loin, de jolies petites rizières. A notre droite, en descendant du bus, la maison d’hôtes. Le Yamazaki Ryokan est composé d’un accueil où est servi le petit-déjeuner et le repas. Nous nous présentons et sommes ensuite conduis vers notre logement: un grande maison avec jardin constituée de plusieurs chambres, de salles communes, d’une grande cuisine, de salles de bains et d’un petit onsen. Nous retirons nos chaussures et découvrons notre salle commune: un petit espace pour prendre le thé avec table basse chauffante et couvertures. La chambre avec vue sur le jardin est composée de cinq petits matelas posés au sol sur des tatamis. Je rêve de rester ici pendant deux jours et de ne rien faire.

notre chambre
Notre chambre
table chauffante
La table chauffante

Ce fut sans compter sur l’excitation des copains qui, après s’être laissés guider dans la ville de Tokyo, souhaitent prendre le relais et partir en exploration. Thomas nous prépare un itinéraire dans cette magnifique campagne japonaise qui nous tend les bras. Le day off prévu se transforme en une randonnée sans difficulté et apaisante mais plus longue que prévue. En route, nous explorons la forêt, les rizières, observons les oiseaux, tombons par hasard sur des temples que nous prenons le temps de photographier.

rizières
Au détour des rizières…
statues de bouddha
Statues de bouddha
petit torii gris
Petit torii gris

Nous marchons finalement jusqu’à Arashiyama Park, la forêt de bambous très visitée de Kyoto. Il nous reste à peine une heure avant le coucher du soleil pour parcourir la forêt. Ces grands bambous sont impressionnants, mais nous ne sommes pas très fans de ces espaces aménagés qui mettent finalement une certaine distance avec la nature. Pas emballés par ce lieu touristique, nous regagnons la rivière Katsura à la tombée de la nuit. A son bord, quelques boutiques de souvenirs en regagnant le pont de Togetsu-kyo. Nous nous dirigeons vers la gare pour prendre le vieux train à Arashiyama station et regagner notre hôtel pour la soirée.

arashiyama forest
Arashiyama Forest

Alors, l’expérience en ryokan? C’était chouette. On a bien dormi, l’endroit était paisible et la table chauffante pour les repas et les afters était plus qu’agréable. On recommande vraiment cet endroit, sachant que la nourriture y est également excellente! Cela permet de passer une nuit en dehors de Kyoto, loin du cente-ville et de capter un Japon un peu plus authentique.

Le temple le plus célèbre de Kyoto: Kiyomizu-dera

Changement de décor, nous quittons le ryokan pour quelques nuits en guesthouse: l’Imano Kyoto Kiyomizu hostel. Nous replions nos affaires et reprenons le bus en direction du cente-ville de Kyoto. L’hôtel est situé à deux pas du Kiyomizu-dera, dont le temple principal était malheureusement en travaux lors de notre venue. Ce ne fut tout de même pas un problème pour profiter quatre heure durant de cet endroit incroyable. Il y avait énormément de monde car c’est sans doute l’endroit le plus visité de Kyoto.

Le site du Kiyomizu-dera forme une succession de plusieurs temples. Nous empruntons une petite route proche de l’hôtel qui nous mène à une première série de temples rouges vifs. Puis nous continuons vers une porte en bois gigantesque par laquelle il faut passer pour voir les autres vestiges de ce lieu. Il faudra s’affranchir de 400 yens pour pouvoir accéder à la suite de la visite, à savoir le pavillon principal (le hondo). Il a la particularité d’avoir été construit sur pilotis et la hauteur est vertigineuse. La vue y est incroyable!

kiyomizu dera
Premiers sanctuaires de l’édifice
pavillon principal
Le pavillon principal malheureusement en travaux

Randonnée improvisée au Fushimi Inari taisha

statue de kitsune
Statue de kitsune (renard), animal sacré

Le jour suivant, nous prenons le train pour un autre temple emblématique de Kyoto: le Fushimi Inari Taisha (à tes souhaits?) ou le temple d’Inari aux 10.000 torii (on vous explique plus bas ce que sont les torii). Pour cela, il faut emprunter la Nara line (marron) ou la Keihan main line (rouge). Puis, on descend à la gare d’Inari.

Ce temple a la particularité d’être composé de deux gigantesque tunnels de torii côte à côte qui mènent au sanctuaire principal perché en altitude. Les torii sont des arches sacrées (la plupart du temps, elles sont rouges), un emblème au Japon. D’ailleurs, on a appris plus tard qu’il fallait passer deux fois sous une arche: une première fois pour passer dans le monde spirituel, et une seconde fois pour revenir au monde réel. Intéressant, non?

fushimi inari taisha
Fushimi Inari Taisha

Il y avait beaucoup de monde. Et puis à un moment donné, le chemin tourne, et les tunnels sont scindés par des petites marches. A ce niveau là, un petit sentier semble dévier du trajet principal et s’enfouir dans la forêt. Pour prendre des photos des torii d’un peu plus haut, nous empruntons ce sentier… et finalement, nous décidons de le suivre (bon, c’est aussi parce que Thomas avait repéré une géocache à cet endroit, donc on a suivi… :p) (et pour ceux qui ne connaissent pas le monde des géocaches, je vous invite à utiliser Google pour répondre à vos interrogations).

Sur ce sentier, personne. 5 touristes français à l’aventure. Nous ne savons pas vraiment où il mène. A priori, d’après Google Maps, on peut rejoindre le plus haut sanctuaire du Fushimi Inari Taisha par ce chemin. En route, nous croisons de nombreux petits sanctuaires, des cimetières, des endroits à moitié abandonnés… Dans l’un des cimetières, des moines se donnent à un rituel où ils chantent et jouent de la musique. Entre deux arrêts photos au milieu de ces petits vestiges, nous continuons notre balade et marchons au milieu d’une forêt de bambous absolument magnifique! Rien à voir avec Arashiyama! Ici, tout est laissé à l’état sauvage pour le plaisir des yeux et par respect de la nature.

campagne de kyoto
Sur le sentier…

Une dernière grande montée au milieu de rien pour atteindre le sommet du sanctuaire, et nous y voilà: nous atteignons notre objectif en retrouvant les autres touristes qui eux sont passés par les tunnels de torii. Nous avons vécu une expérience incroyable hors des sentiers battus, finalement.

vue sur kyoto
Vue sur Kyoto au sommet de la balade

Presque 15h finalement quand nous rentrons pour le centre de Kyoto. En route, nous nous arrêtons au Dragon Burger pour goûter un burger au wasabi! Un régal après une matinée bien remplie!

Sortir le soir à Kyoto

Notre guesthouse étant basée dans le quartier de Gion, nous avons passé toutes nos soirées entre Gion et Shincho. La rivière Kamo sépare ces deux quartiers et nous avons adoré nous balader le long de ses canaux. On en a aussi profité pour faire un peu de shopping au Teramachi Kyogoku Shopping Arcade (situé à Nakanocho), et aussi tester un café à chat. Vous connaissez? Il s’agit d’un endroit où l’on paye à l’heure pour venir se désaltérer en compagnie de petits matous trop mignons. Il en existe toute sorte au Japon (des bars à fouines, des bars à chouettes…). Nous, on a testé le plus « classique ». On a aussi testé pas mal de spécialités locales (donc beaucoup mangéééé!). L’un des mets cultes à tester au moins une fois en venant au Japon, c’est le bœuf de Kobe, cette viande produite dans la ville de Kobe où les animaux sont bien traités, massés, relaxés… et la viande est réputée pour être hyper tendre! C’est aussi la viande la plus chère du monde et le prix à de quoi faire grincer des dents, c’est pourquoi nous avons pris une petite assiette de dégustation à partager en 5 pour la modique somme de 5000 yens (42€).
En bref, voici quelques adresses à retenir de nos escapades nocturnes à Kyoto:

Yaruki Shijo Kawaramashi: restaurant où déguster de la viande de Kobe (entre autre) et de la très bonne viande japonaise.
Gyoza Chaochao: restaurant de gyozas (raviolis japonais). On a beaucoup trop bien mangé.
MoCha: bar à chat au dernier étage d’un centre commercial. On paye pour chaque tranche de 10 minutes et les boissons sont à volonté (pas d’alcool).
Aje Kiyamachi Donjuri: restaurant de barbecue coréen où nous avons fait une heure de queue pour pouvoir avoir une place. Ça en valait la peine!

canaux à Kyoto
Les canaux à Kyoto
bat à chat
MoCha, bar à chats
boeuf de kobe
Assiette de bœuf de Kobe

Au large de Kyoto: le lac Biwa

Profitant d’être à Kyoto pour explorer les endroits un peu plus reculés du Japon, nous avons pris un train (via la Tokaido line) pour Hikone et le lac Biwa. Non loin de nous cette idée de se prélasser au bord du plus grand lac du pays, mais plutôt visiter le château d’Hikone tout en bois et son magnifique parc.

château d'Hikone
Château d’Hikone

La visite est payante mais l’intérieur du palais a peu d’intérêt selon nous. En revanche, la balade autour et dans les jardins vaut le détour!

Autour du lac Biwa, il y a de jolies choses à voir, et nous avions repéré qu’il y avait un torii sur l’eau dans les guides touristiques. Il en existe un sur le lac Biwa (pas celui qu’on pensait, le plus connu, qui lui se trouve à Miyajima). Le torii du lac Biwa, le Shirahige-jinja en est une reproduction. D’ailleurs son accès est limité, peu probable que beaucoup de touristes viennent s’y affoler. L’accès se trouve au bord d’une grande route, on ne peut contempler le torii de près et il semble abîmé par le temps et l’eau. Ceci dit, le chemin pour y parvenir était folklorique (à pied depuis la gare, on peut passer par la plage, mais le sentier est vite encombré, il faut regagner le bord de la route…). C’était dangereux, pas si beau que cela à voir, mais c’est aussi ça le voyage. Découvrir des choses moins bien qui restent de très bons souvenirs!

torii sur le lac Biwa
Vue sur le torii avec les copains

Au final, que retenir de cette visite de Kyoto sur plusieurs jours? Si on voulait jouer les paresseux, c’est finalement assez bien tombé à l’eau: on a profité de Kyoto autant que nous avions pu explorer Tokyo, même si le rythme était un peu plus lent (des nuits moins courtes, des matins plus tranquilles…). Ce rythme un peu plus slow, on l’a apprécié aussi car nous étions finalement souvent éloignés de la foule. Nous avons privilégié les endroits reculés mêmes en visitant des temples connus, nous avons marché dans la nature, découvert beaucoup d’endroits par hasard aussi. Le Fushimi Inari Taisha reste sans doute l’un des plus beaux endroits que nous avons pu explorer à Kyoto. Nous n’avons pas pu tout voir, loin de là (finalement, nous n’avons pas vraiment exploré Gion par exemple, qui reste un quartier très prisé des touristes), mais qu’importe, nous avons su apprécier Kyoto à sa juste valeur et nous en gardons des souvenirs mémorables!

Retrouvez toutes nos photos de Kyoto ici !

Dans le prochain article, nous partons à la découverte d’une troisième ville au Japon: celle d’Osaka! La dernière de notre voyage au pays du soleil levant.

Infos pratiques
Logements:
Yamazaki Ryokan: environs 36€ par personne la nuit avec petit dej’
Imano Kyoto Kiyomizu hostel: 50€ par nuit pour un dortoir de 6 personnes avec petit dej’
Transports:
De Tokyo à Kyoto: plutôt que de prendre un train rapide et cher pour venir à Kyoto, nous avons préféré tenter l’expérience en bus de nuit! La compagnie s’appelle Willer Express et le trajet coûte 7200Y soit 60€. Nous avions réservé directement sur le site pour être sûrs d’avoir des places dans le bus.
Pour se rendre au Fushimi Inari Taisha: Keihan Main Line (160Y)
Pour se rendre à Hikone: Tokaido line (1170Y)
Bus locaux à Kyoto: 230Y avec la carte Suica.
Loisirs:
Entrée au Kiyomizu-dera: 400Y
Assiette de bœuf de kobe: 5000Y
Bar à chats: 1000Y pour la demie-heure par personne
Château d’Hikone: 1000Y

5 thoughts on “Kyoto pour les paresseux (ou presque)

    1. C’est pour bientôt il me semble?
      Écoute on a pas été plus que ça conquis par le concept. Même si on adore les chats! Après c’est à tester 🙂 ça peut plaire à Aina!

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