Ah, le Cambodge. Trente jours à explorer ce petit pays au passé compliqué dont le poids pèse encore aujourd’hui. On n’avait quasiment pas écrit d’article à ce sujet tant l’immersion dans le pays fut bouleversante. On en reparlera dans le bilan – que nous n’avons toujours pas publié. En attendant, c’est le retour des récits de voyage du tour du monde, ceux que nous avons laissés de côté pour on ne sait quelle raison (toute excuse ne serait pas valable) ; et on commence avec la visite guidée des alentours de Siem Reap. Et plus particulièrement d’un temple chouchou au cœur de la jungle khmère: j’ai nommé le temple de Beng Mealea.
Le fabuleux temple de Beng Mealea
Petit rappel pour les méninges (parce que ça fait un sacré bout de temps quand même…): après avoir passé la frontière entre le Laos et le Cambodge, nous avons élu domicile à Siem Reap, capitale culturelle et orgie de nourriture à la clé, proche des célèbres temples d’Angkor dont on vous a déjà parlé. On vous avait à l’époque fait la visite guidée dans la ville et au cœur des temples les plus prisés du monde, et on vous avait conseillé d’espacer vos visites sur une semaine afin d’aller explorer les alentours de Siem Reap, dont la province réserve de belles surprises.
C’est lors d’un reportage à la TV (on ne sait plus lequel) qu’on avait entendu parlé de Beng Mealea, les ruines d’un temple caché au milieu de la jungle, qui sert aujourd’hui de lieu de tournage de nombreux films. Forcément cela nous a interpellé, et pas question de passer à côté de ce vestige du XIIe siècle! Même s’il ne fait pas partie de la visite des temples d’Angkor, il a tout de même été l’un des prémices de la construction de ces derniers. Ce fut autrefois un temple bouddhiste ravagé par les guerres, les tempêtes et le temps qui passe. L’entrée coûte 5$ par personne et il se trouve à quarante kilomètres de Siem Reap. Les tuk-tuk peuvent vous y emmener, mais on ignore le coût d’un trajet comme celui-ci. C’est en moto que nous avons parcouru la province de Siem Reap, en toute liberté, comme à notre habitude. On ne peut pas pénétrer en deux roues dans l’enceinte du site de Beng Mealea car c’est un lieu protégé, mais des parkings sont à disposition au niveau des arrêts de bus.
Ne vous attendez pas à être seuls sur les lieux. Ce temple est une merveille, et il est très prisé par les touristes, notamment chinois. Beng Mealea se visite en deux temps: la première partie est aménagée. Il faut suivre les petits pontons qui traversent le temple et passent de ruine en ruine. La végétation y est luxuriante car laissée en l’état. La nature a repris ses droits sur un trésor abandonné des hommes – et aujourd’hui cité dans toutes les bucket lists des voyageurs endurcis.
(Cette photo est de piètre qualité. Veuillez accepter nos sincères excuses pour la gêne occasionnée)
La deuxième partie pour les plus aventureux d’entre nous, c’est l’exploration du temple par soi-même, sans suivre le chemin tout tracé pour les touristes. À vous d’escalader, ramper, rentrer le ventre entre deux grosses pierres pour découvrir le fin fond de ce trésor de la jungle cambodgienne. On a adoré les deux aspects de la visite mais vous nous connaissez: la liberté c’est notre mot d’ordre, donc l’exploration par nous-même nous a beaucoup plu.
Le site de Beng Mealea est surveillé par des « gardiens » qui veillent à notre sécurité tout au long de la visite (notamment dans les parties où rien n’est aménagé). Alors non, ils ne sont pas du tout équipés pour escalader les vieilles pierres (parce qu’excusez-moi, mais les tongs, il n’y a rien de plus casse-gueule en soi!), mais on pense sincèrement qu’ils n’hésiteraient pas à prendre des risques pour venir vous chercher s’ils estiment que vous-mêmes vous êtes mis « en danger » (à prendre avec de gros guillemets, car il n’y a rien de dangereux à faire de l’exploration. Il faut juste faire attention à là où on met les pieds!).
Notre partie préférée du temple, se trouve dans un espace un peu central (impossible de vous dire où exactement, car Beng Mealea, c’est quand même très grand)! On se rappelle avoir escaladé deux ou trois grosses pierres et être passés par une porte « naturelle », formée par la chute de l’une des façades. En y pénétrant, on tombe sur cette magnifique vue:
Nous sommes restés là un moment à contempler les rayons du soleil s’engouffrer dans ce grand couloir. Puis nous avons continué notre visite à l’intérieur. Franchement, il n’y a pas à dire: Beng Mealea restera à jamais gravé dans nos mémoires. Nous l’avons adoré, bien plus que certains temples à Angkor.
Le lac de Tonlé Sap
Bien sûr, les alentours de Siem Reap ne se limitent pas à la découverte des ruines des temples des siècles passés. Le plus grand lac d’eau douce d’Asie du sud-est se trouve bel et bien au Cambodge, et il s’agit de Tonlé Sap. Il s’étend de Siem Reap à Kampong Chhnang. Protégé par le patrimoine mondial de l’Unesco, les villageois qui vivent en bordure du lac y préservent ainsi leur patrimoine local et leur artisanat. On y trouve quelques maisons flottantes et des marchés où les commerçants vendent leurs produits directement depuis leurs bateaux.
La ferme aux lotus
Sur le chemin entre Siem Reap et Tonlé Sap, sur la route principale, nous avons trouvé une culture de lotus alimentée grâce aux cours d’eau qui proviennent du lac. Les fleurs de lotus, les nénuphars et autres plantes d’eau douce y prolifèrent dans un cadre assez exceptionnel.
Des merveilles chinées à droite à gauche
Sur la route pour Beng Mealea, on s’est souvent arrêté pour faire quelques photos de petits temples repérés en chemin. Un hasard qui fait souvent bien les choses puisqu’on n’avait encore jamais vu de temple similaire à ceux-là.
Enfin, on ignore s’il fait partie du patrimoine des temples d’Angkor, bien que cela ne nous étonnerait pas le moins du monde, mais le Chaw Srei Vibol est un petit temple caché dans les bois et très intéressant à parcourir car similaire à Beng Mealea (en bien plus petit, évidemment). Ce jour-là nous étions cinq à nous aventurer sur ces ruines. Un couple de singapouriens, un homme bizarre et nous… L’homme en question nous suivait, le regard vide, attendant certainement quelque chose, mais on ignore toujours quoi… La visite fut donc écourtée car l’individu ne nous inspirait pas vraiment confiance (il semblait ivre, pour tout vous dire).
Voilà qui devrait satisfaire vos envies d’exotisme si jamais vous passez par Siem Reap et que les touristes d’Angkor commencent à vous taper sur le système (le tourisme de masse a aussi ses limites…). En voyage, ce qu’on préfère, c’est venir se perdre dans la campagne et tomber sur ce genre de pépites. Beng Mealea fait partie de nos temples favoris!
Et vous, quels sont vos temples favoris, si vous en connaissez?
Vous connaissiez Beng Mealea? Ça vous dit d’y aller?