Les gorges de Taroko

L’un des must do à Taiwan, c’est de longer la côte Est en passant par les gorges de Taroko. Cet endroit très connu accueille des milliers de touristes chaque année. Nous faisons désormais partie de cette masse! Et oui, nous ne voyageons pas seulement hors des sentiers battus, en tour du monde. Nous profitons aussi des endroits les plus magnifiq… “QUOI? Attends, tu allais dire magnifique ?” Oui, c’est ce que j’allais dire… “Tu es certaine que tu vas employer ce mot dans ton article?” Ah oui, on avait dit qu’on bannissait ce mot pour Taroko. Bon du coup je fais quoi, je recommence ?

Magnifiques, les gorges de Taroko ? C’est ce que tout le monde nous a dit, oui. Mais comme à Taiwan, rien ne se passe jamais comme prévu, et bien vous allez voir que sur ce coup-là, nous avons encore fait fort ! Mmh… Par où commencer ? Donc nous étions à Sun Moon lake, nous avons pris une navette de Ita Thao à Shuishe. Puis nous avons pris un bus jusqu’à la ville de Puli, où nous avons attendu un mini bus pour Dayuling. Beaucoup de bus passent à cet arrêt, donc demandez bien à chaque chauffeur qui passe s’il va bien à Dayuling, sinon, vous risquez de le louper (enfin si vous prenez le même itinéraire que nous). C’est le numéro 6506. Nous montons tant bien que mal dans ce mini bus déjà blindé jusqu’à la prochaine destination. Nous arrivons à Dayuling dans l’heure du midi. Là, il s’est mis à pleuvoir des cordes. Et nous devions attendre ici, sur le bord de la route, qu’un troisième bus (le 1141) nous conduise à Hualien. Rien de très compliqué en soi, nous commençons à avoir l’habitude de prendre les transports en mode freestyle. Sauf qu’à cet endroit, il n’y a absolument rien pour manger ! Même pas une petite gargote d’ouverte… Nous attendons patiemment avec les autres voyageurs qui se rendent également à Hualien. Heureusement nous avons des galettes de riz dans nos sacs ! Et un jeu de carte pour passer le temps… 

Notre bus finit par arriver, nous lui faisons de grands signes pour qu’il s’arrête. Nous montons, soulagés. Il reste de la place! Pendant plusieurs heures, nous allons traverser le parc national de Taroko en surplombant les gorges. Sans la pluie et la brume, la traversée aurait pu rester gravée dans nos mémoires. Hélas, ce n’est pas de la beauté des lieux que nous avons gardé en souvenir, mais bien le trajet laborieux qui nous a retourné. La route qui mène à Hualien est à double-sens, et nous croisons beaucoup de véhicules: des deux roues, des voitures, et aussi d’autres bus. Elle est tellement étroite par endroits que nous avons eu plus d’une fois la sensation que notre chauffeur allait frotter son bus contre les parois rocheuses ; et/ou à l’occasion, sortir de la route et tomber dans le vide… Puis, au beau milieu de la route, notre chauffeur s’arrête: un éboulement venait de se produire à quelques mètres de nous. Des courageux sont descendus de leurs voitures pour dégager la chaussée tant bien que mal. C’est à ce moment-là que nous avons eu un déclic: nous avions prévu de sillonner les gorges en scooter, mais après réflexion, ce fut sans façon ! Et c’est un message pour vous aussi, futur voyageur: les gorges de Taroko sont très dangereuses, tant par la circulation que par la météo imprévisible. Mieux vaut jouer la sécurité et prendre les navettes mises à disposition. Même si l’estomac d’Elise a survécu, nous avons eu peur, et c’est certainement l’un des trajets les plus désagréables que nous avons vécu. 

Hualien

Nous arrivons à Hualien sous une pluie battante, et cherchons l’hôtel que nous avions repéré en faisant nos recherches sur nos téléphones. C’est complètement trempés que nous arrivons à bon port, mais le propriétaire des lieux est adorable et nous installe dans la plus grande chambre qu’il possède! Un espace pour quatre personnes avec deux grands lits et un coin salon: la chambre idéale, surtout en cas de pluie ! Nous avons visité la ville le lendemain à vélo puisqu’ils étaient prêtés gracieusement par l’hôtel ! On pouvait les prendre comme bon nous semblait dans la journée et c’était bien sympa, cette petite balade! Hualien est une ville sympathique qui bouge, on a bien aimé ! Mais on ne va pas se mentir: c’est la côte que nous avons préféré! On vous en parlera dans le prochain article.

Les gorges de Taroko

Nous partons donc le jour suivant à la conquête des fameuses gorges dont tout le monde parle! Nous les avions surplombé en bus à notre arrivée, mais avec la brume on ne voyait rien. Ce jour-là, il ne pleut pas, et le ciel est dégagé. Cela nous motive encore plus ! Nous prenons une première navette (les oranges) qui nous dépose au panneau du Swallow Grotto Trail, comme nous l’avions demandé. Nous voilà quelque peu perturbés par la couleur de l’eau: elle n’est pas bleue azure comme sur les photos des guides touristiques, mais bien grise ! Grise ? Et oui… Les fortes pluies des derniers jours et les travaux autour des aménagements touristiques y sont pour beaucoup… A ce moment-là, nous ne ressentons que tristesse et déception. Nous pensons que nous allons quand même pouvoir passer une bonne journée et nous rendre sous le tunnel aux neufs virages, puis aux sources chaudes de Wenshan, mais ces dernières sont désormais interdites d’accès au public, et le tunnel est en travaux depuis des années ! Dommage… Va-t-on pouvoir traverser ce petit pont suspendu, alors ? Que nenni ! Il faut réserver à l’avance pour obtenir un permis et pouvoir randonner. Bon ben c’est pas gagner pour la visite, alors ! Ronchons, nous longeons à pieds la route qui traverse les gorges. Parfois, il y a un accotement pour les piétons, et parfois il n’y en n’a pas, et il faut se débrouiller ! Enfin un site qui n’est pas à la hauteur en termes de sécurité ! Il faut dire que nous avons été mal habitués avec la Chine où tout est toujours parfait… 

Nous passons parfois sous des grottes où nous nous faisons attaquer par des hirondelles qui protègent leurs nids. La marche n’en reste pas moins agréable, et même pour la couleur de l’eau qui est bien loin de nos espérances, le lieu reste quand même sacrément joli.

Nous reprenons une navette en direction du temple de Xiangde. Nous ne pouvons que constater l’ampleur des dégâts: un paysage gâché par les travaux – qui eux-mêmes sont nécessaires à la reconstruction du site victime des catastrophes naturelles à répétition. On aurait espéré mieux, mais c’est aussi ça, la réalité du tourisme. Les coups sont durs à encaisser. Nous voulons faire demi-tour et rentrer, mais Nico repère un sentier au départ de Lushui Trail

Nous empruntons le chemin qui surplombe davantage les gorges. Nous traversons la forêt avant de nous retrouver au-dessus de la route touristique du parc. Cette petite randonnée nous a légèrement redonné le sourire. Mais ça c’était avant de croiser les araignées les plus grosses jamais observées de tout le voyage ! Tellement grosses qu’elles font leurs toiles entres deux arbres et nous coupent la route… Effrayant ! 

Non, honnêtement, on n’a pas peur des araignées, mais on n’aurait pour rien au monde apprécié une piqûre de celles-ci…

Le sentier finit par redescende sur la rivière, et nous nous retrouvons sur la route pour retourner vers Hualien. Mais il n’y pas d’aménagements pour les piétons sur ce pan-là de la route. Nous continuons à longer les gorges et trouvons cette fois un pont sur lequel nous avons le droit d’aller ! Un seul côté est ouvert, l’autre est fermé par une chaîne, ce qui nous oblige à revenir sur nos pas. 


Nous n’apprécions pas vraiment que les voitures nous frôlent pendant notre marche, sur le chemin du retour. Nous décidons donc d’attendre une navette. Mais nous baissons les bras au bout de quinze minutes: pour qu’une navette nous embarque, il faut être obligatoirement près d’un arrêt de bus, et nous n’y sommes pas. Nous continuons à descendre et à longer la rivière. Lorsque soudain, nous nous retrouvons coincés à l’entrée d’un tunnel: c’est beaucoup trop dangereux de le traverser à pied, sachant que des véhicules circulent dans les deux sens… Bon qu’est-ce qu’on fait ? Les navettes ne s’arrêteront pas pour nous prendre au passage, et encore moins à l’entrée d’un tunnel… Élise a donc l’idée de faire… du stop ! Et il ne nous a pas fallu plus de cinq minutes avant qu’une gentille dame se propose de nous ramener à un arrêt de bus. Quelle générosité, ces taïwanais… 

La dame de l’auto-stop nous fait la causette, elle nous explique qu’elle traverse les gorges tous les jours pour aller au travail, et que c’est le seul chemin! Elle n’a plus peur de prendre cette route, mais elle comprend que nous la trouvons dangereuse. Les accidents y sont fréquents. Arrivés à notre point de départ, nous la remercions et montons dans une navette. Nous constatons qu’il est à peine 14h. Nous pensions rester bien plus longtemps dans le parc national de Taroko, mais notre cheminement en a décidé autrement. Nous rentrons à Hualien, déçus, fâchés, chamboulés, fatigués par cette journée. Nous n’avons pas trouvé les gorges magnifiques. Impressionnantes, certes, mais pas magnifiques. Cependant, l’instinct de voyageur nous dit que nous devrons revenir pour voir les gorges sous un meilleur jour. Alors nous remettrons certainement les pieds ici dans quelques années, car vous le savez: on n’aime pas vraiment rester frustrés !

Infos Pratiques
Logement: First Place B&B, 946NT$/nuit, à Hualien. Nous avons eu une chambre
pour quatre personnes, avec un coin salon. Le gérant est adorable.
Les vélos sont à la disposition des clients. Un coup de coeur!

Transports: 
Sun Moon lake > Puli: 59NT$
Puli > Dayuling: 215NT$
Dayuling > Hualien: 339NT$
Navettes pour les gorges: 250NT$ pour la journée. 

Ce n’est pas le seul moyen de se rendre dans les gorges de Taroko, mais depuis Sun Moon lake,
c’est le plus rapide, et le moins cher. On a d’ailleurs trouvé cette solution grâce à une
vietnamienne rencontrée 
à Alishan qui avait déjà préparé tout son itinéraire. Merci à elle !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *