Le Gansu: une province de toute beauté !

Après un court passage dans la province du Sichuan pour voir des pandas, nous voilà de retour sur les routes de Chine (et précisément sur la route de la soie) pour visiter une nouvelle région: le Gansu ! Si cela ne vous dit rien au premier abord, sachez qu’en lisant cet article, vous vous souviendrez toute votre vie de cet endroit si… comment dire… magique ? Au programme, la visite des montagnes colorées de Zhangye qui nous ont fait saliver sur Google Images avant de les voir enfin en vrai, et puis surprise: nous avons eu la chance de voir un petit bout de la Grande Muraille grâce à notre copine Eunice, qu’on avait rencontré dans le sud du pays. Alors ça vous tente?

Nous sommes à la mi-Avril lorsque nous quittons Chengdu, notre ville coup de coeur dans le Sichuan. Nous entamons alors le plus long trajet en train de notre tour du monde – et aussi le plus beau – jusqu’à la ville de Zhangye, dans le Gansu. Une distance de plus de 1500 kilomètres (soit 29 heures de trajet au total) nous attendait. Nous avons donc passé une nuit plus une journée entière dans un train-couchettes… Notre verdict ? Ben, c’est pas la mer à boire… Et ça permet de regarder les trois films Le Seigneur des anneaux versions longues en entier !
Cette province de Chine (le Gansu, donc) a une frontière commune avec la Mongolie et une autre avec le Tibet. Elle est située sur la route de la soie, (l’ancienne route commerciale qui reliait l’Asie à l’Europe). En chemin, nous traversons le désert de Gobi qui s’étale de la Mongolie jusqu’au frontières chinoises. Nous en apercevons des bribes tout au long de cette longue route qui relie Chengdu à Zhangye, et sommes presque frustrés de ne pas pouvoir aller le voir de plus près par nous-même. Qu’importe, les paysages sont magiques, et même s’il fait une chaleur épouvantable, nous restons plusieurs heures près des fenêtres de notre voiture-couchettes à en prendre plein les yeux tout au long du trajet.

Les montagnes colorées de Danxia

Minuit le lendemain, nous arrivons donc à Zhangye. Nous sommes fatigués du voyage, et surtout pressés d’aller découvrir les montagnes colorées de Danxia, dans le parc national de Zhangye. C’était l’un des rêves de Nico, et un projet qu’on a bien failli mettre de côté, car on s’est dit que c’était bien trop loin pour y aller, et que ça nous éloignerait trop de notre itinéraire vers Beijing. Or, c’était sans compter sur notre curiosité, et notre fâcheuse envie de tout voir. Nous y voilà, donc.
Pour s’y rendre, il suffit de prendre un bus. C’est assez facile une fois que vous avez repéré la gare (qui se trouve en plein centre-ville). Par contre, vous verrez: pour revenir, c’est bien plus compliqué ! Nous arrivons sur les lieux plus excités que jamais. Nous payons notre droit d’entrée, et une navette nous embarque à l’intérieur du parc. Déjà, les premières montagnes nous émerveillent. On nous avait dit que la plupart du temps, sur les photos, les paysages étaient retouchés, et que les couleurs ne ressortaient pas aussi distinctement en réalité, mais en fait si ! Toutes les nuances – grâce au beau ciel bleu – du jaune au rouge en passant par des tons plus orangés, on les voyait ! Attention aux photos très contrastées sur internet, où le rouge est proche de celui d’un bonnet de père Noël. Ici, sur les photos, ce sont les vraies couleurs, sans tricher !

Les plateformes des différents points de vue sur les montagnes du parc sont encore une fois très bien aménagées (c’est toujours plaisant, dans ce pays!). Tout est bien indiqué, et les navettes s’arrêtent partout. Il y a quelques touristes, mais vraiment très peu. Le temps est parfait: nous sommes dans le désert, le soleil est bien présent, mais il y a du vent, ce qui fait que nous n’avons pas trop chaud !

Avouons-le: on se croirait presque dans un parc national américain, mais non, nous sommes bien en Chine, et ces paysages un peu moins connus que le Grand Canyon semblent être hors du temps. Des routes sinueuses parcourent ce désert vieux de 25 millions d’années, qui s’étend sur environs 500km². Ce sont les éléments naturels comme le vent et la pluie qui ont provoqué des dépôts de roches et de grains de sable au fil des années, et qui ont creusé ces mosaïques indescriptibles. A nos yeux, c’est l’un des plus beaux endroits que nous avons vu en Chine.

Ici, nous avons un point du vue sur un Bouddha couché. Vous le voyez, vous ? (Il faut de l’imagination).

Comme vous pouvez le constater, on n’est pas très bavard, sur ce coup-là. Ces paysages laissent sans voix… C’est tout simplement magnifique, et on a encore réalisé un rêve de monsieur Nico (oui, les collines d’Avatar, c’était déjà pour lui). En tout, nous avons passé environs trois heures sur le site. C’est tout à fait faisable en une demi-journée, mais vous pouvez bien évidemment rester plus longtemps ! Bon, c’est bien joli tout ça, mais il faut quand même retourner à Zhangye ! Et on vous avait promis un retour difficile: le voici ! Lorsque nous décidons de partir, en milieu d’après-midi, la navette nous dépose à notre point de départ, à l’entrée du parc. Puis, nous prenons une deuxième navette (gratuite) qui nous dépose à l’endroit où le bus est censé venir nous chercher. Le chauffeur nous fait signe d’avancer jusqu’à la seconde route en parallèle, ce que nous faisons. Nous nous retrouvons devant une gargote qui fait office d’arrêt de bus et qui nous vend des boissons fraîches. Il est environs 16h, nous ne savons rien des horaires des bus, mais nous ne sommes pas les seuls à attendre à cet endroit, alors on patiente. Une demi-heure… une heure… Toujours rien. C’est bien ici que nous devons attendre ? Plusieurs bus arrivent dans l’autre sens, mais ne repartent pas sur Zhangye. Une famille chinoise originaire de Shanghai attend avec nous. D’autres personnes tentent de monter dans un taxi. La famille avec laquelle nous sympathisons essaie aussi, mais les prix des taxis sont trois fois plus élevés que celui du bus, qui est dérisoire… On décide tous d’attendre encore. Lorsque, vers 18h, un bus arrive enfin – la même personne qui nous avait déposé à l’aller. Le bus est déjà bien plein… On se demande si on attendait vraiment au bon endroit, finalement… Au bout de quelques minutes de trajet, la conductrice du bus s’arrête et nous fait signe de descendre pour prendre un second bus. Nous qui étions au fond montons en dernier dans le second bus qui nous attendait, et nous nous retrouvons… assis par terre à côté du chauffeur, dos à la route. Elise a adoréééé ce trajet ! Et puis là, embouteillages ! Pendant plus d’une heure… Bref, nous sommes arrivés à Zhangye vers 20h, affamés et épuisés. On se met donc en quête d’un resto, et en chemin, nous croisons un des membres de la famille qui attendait le bus avec nous. Il nous a emmené dans son quartier préféré de Zhangye, et nous avons passé la soirée ensemble. Tout est bien qui finit bien!

Jiayuguan: le bout de la Grande Muraille

Le lendemain, c’est déjà l’heure de repartir. Mais nous restons dans le Gansu ! Eunice, notre copine de Shanghai rencontrée à Dali, avec qui nous sommes restés en contact, nous a conseillé de nous rendre à Jiayuguan. Là-bas se trouve l’extrémité de la Grande Muraille de Chine. Et ce n’est qu’à une heure de train rapide depuis Zhangye. Le trajet est tout aussi agréable à regarder: à notre droite, le désert ; et à notre gauche, une chaîne de montagnes gigantesque dont les sommets sont encore enneigés, même par ce temps magnifique.

La ville de Jiayuguan n’a rien d’exceptionnel. A part une mosquée, il n’y a pas grand chose. C’est une ville principalement musulmane, mais qui accueille un beau mélange de cultures. Des dizaines d’ethnies différentes vivent ici. Nous nous retrouvons dans une guesthouse un peu particulière (en fait c’est plus un AirB’n’B qu’une auberge de jeunesse). Nous avons dormi chez un mec qui a deux chambre à louer. Nous étions deux dans une chambre, et il y avait au moins trois hommes dans la seconde chambre. Une seule salle de bain pour tout le monde, même pour la famille qui vit là (les enfants, la grand-mère…). C’était un peu spécial, mais rigolo ! Et en discutant avec notre hôte, il nous propose son bon plan pour aller voir la Grande Muraille. Nous acceptons donc, pour la journée du lendemain, de payer son chauffeur pour qu’il nous emmène aux quatre coins de la muraille.

Le fort

Nous commençons notre journée par la visite du fort de Jiayuguan. Comme nous l’avons évoqué plus haut, ce fort représente l’extrémité du la Grande Muraille. Il se trouve à proximité des montagnes observées dans le train, dans une partie très désertique du Gansu. Un groupe de touristes chinois est déjà sur place, mais nous avons encore une fois pu profiter de moment seuls à certains endroits intéressants du fort.

Qui dit désert dit aussi rencontre avec des animaux qu’on n’avait pas encore croisé en voyage: des chameaux ! On pense toujours à l’Afrique quand on parle de chameaux, mais saviez-vous qu’à l’origine, cet animal a été découvert en Asie centrale ? Il paraîtrait qu’il en reste moins d’un millier à l’état sauvage aujourd’hui dans le désert de Gobi. Ceux-là sont domestiqués pour le tourisme.

A la fin de notre visite du fort, nous avons eu le droit à un spectacle gratuit: démonstrations de positions de combat, défilé des faux soldats et gardiens de la muraille… On se serait cru dans Mulan (ça tombe bien, c’est le Disney préféré d’Elise après Tarzan. Allez savoir…) !

Grimper sur la muraille

Seconde partie de cet épisode, nous sommes maintenant au pied d’une tour de garde, sur une partie de la muraille que l’on peut gravir ! Encore faut-il monter les quelques centaines de marches pour l’atteindre. Enfin, nous la voyons de nos propres yeux, cette merveille du monde si prisée des touristes ! Nous avons de la chance, les gens vont plutôt voir le fort que cette petite partie bien sportive. Nous montons donc, jusqu’à la plus haute tour de la photo ci-dessous.

C’était physique mais largement faisable, et c’était plaisant d’être presque seuls. Petit bémol, Nico trouvait ça moins impressionnant que dans son imagination (mais ça, c’était avant d’avoir vu une autre partie de la muraille dont on vous fera part très bientôt…). Une fois arrivés à la dernière tour, nous bifurquons sur la gauche et avons une vue panoramique sur le Gansu: le désert, les montagnes, la muraille, et aussi une centrale nucléaire… Bref, un bon bol d’air frais qui nous a fait le plus grand bien !

Bonus

Arrivés au sommet, nous avons fait quelques tentatives de photo où on saute au-dessus des montagnes. Ça a donné ça:

Le pigeon voyageur

La danse de la pluie

Le sac photo qui se fait la malle

La danse des robots

Bon, finalement on va la faire comme ça…

Ces journées dans le Gansu, nous ne sommes pas près de les oublier ! Nous ne regrettons absolument pas ce détour qui a fait deux heureux ! Et nous avons envie de revenir en Chine pour approfondir notre découverte du Gansu, cette province qui est définitivement un coup de coeur !

Merci à notre chauffeur et sa femme pour cette belle balade à travers la province, et aussi pour nous avoir gentiment déposé à la gare afin que nous puissions prendre notre prochain train (et oui encore…) en direction de Xi’an. Combien d’heures de trajet à votre avis ? Réponse dans le prochain article

Infos Pratiques
Logement:
Zhangye >Zhangye Xingang Hotel, 100 yuans/nuit.
Jiayuguan >Pearl youth hostel, 90 yuans/nuit.

Activités:
Les montagnes colorées de Danxia: 75 yuans/p.
La Grande Muraille et le fort: 100 yuans/p, 50 pour les étudiants.

Transports:
Train de Chengdu à Zhangye: 337 yuans/p. (train lent).
Train de Zhangye à Jiayuguan: 65,50 yuans/p. (train rapide).
Bus pour Danxia: 10 yuans l’aller par personne.
Une demi-journée avec chauffeur: 150 yuans.

8 thoughts on “Le Gansu: une province de toute beauté !

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